ref. 1838

F. Linke

Ébéniste et Bronzier
(1855-1946)

Attribué à

Lustre aux Amours

France
Circa 1880

Bronze doré

Hauteur : 110 cm ; Diamètre : 90 cm 

Beau lustre en bronze ciselé et doré style de Louis XV à neuf lumières. La partie centrale du lustre, formée à jour de trois volutes, est agrémentée d’un vase fleuri et d’amours. Deux d’entre eux tiennent des couronnes de laurier, un autre une tour en référence aux armoiries de la marquise de Pompadour, et les trois situés en partie supérieure, des attributs de la chasse dont cors et arcs, renvoyant à l’épisode de la rencontre de Louis XV et la Marquise de Pompadour lors d’une partie de chasse. L’ensemble est terminé par une graine ornée de perdrix symboles de l’amour. 

œuvre en relation

C’est ainsi que l’on retrouve un lustre d’un même dessin dans les archives photographiques de François Linke. En effet, les bronziers du XIXème siècle, notamment F. Linke, H. Dasson, H. Vian, ont été inspiré par un modèle réalisé par le bronzier Caffieri vers 1750-1755, livrés pour la Marquise de Pompadour pour son château de Crécy ou son hôtel d’Évreux, et installé dans la bibliothèque Mazarine à Paris après la Révolution française. (cf. Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Picard, 1987, p.288).

biographies

François Linke, né en Bohême (Tchécoslovaquie) en 1855, débuta comme ébéniste vers 1882 et exerça à Paris jusqu’à sa mort, en 1946, au faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, à l’apogée de sa carrière, il adjoignit même une succursale, place Vendôme. Il s’était spécialisé dans la fabrication de meubles de style Louis XV et Louis XVI, ambitieux tant par leurs dimensions que par leur somptueuse ornementation de bronzes, ce qui lui valut de nombreuses commandes dès la fin du XIXème s. Désirant aller au-delà des copies de style XVIIIème, Linke collabora avec le déjà célèbre sculpteur Léon Messagé et intégra les lignes sinueuses annonçant l’Art Nouveau, développant ainsi un style très personnel. L’un de ses grands succès fut remporté à l’Exposition Universelle de 1900, où le jury lui décerna la médaille d’or pour son bureau, dessiné par Messagé, en bois de violette, monté de bronzes d’esprit Louis XV. La « Revue artistique et industrielle » glorifia Linke en écrivant que son stand à l’Exposition était la plus grande démonstration jamais réalisée dans l’histoire du mobilier d’art.

Jacques Caffieri est un bronzier français né à Paris en 1678 issu d’une famille de bronzier-ciseleur dont le père, Philippe Caffieri quitte Naples pour la France à la demande du Cardinal Mazarin, devenant sculpteur du Roi. Jacques est admis à l’académie de Saint-Luc en tant que sculpteur puis sera reçu maître fondeur-ciseleur en 1715. Il travaille pour le Roi dès 1736 t sera nommé « fondeur-ciseleur des bâtiments du Roi » jusqu’à son décès en 1755). Il reçoit de nombreuses commandes royales pour les palais de Fontainebleau, Versailles, Choisy et Marly notamment. Ces commandes prestigieuses lui permettent de recevoir également de nombreuses demandes privées de la part de grandes figures de la cour dont celles Madame de Pompadour.