Ref. 228
H.-A. Fourdinois
Ebéniste
(1830-1907)
(attribué à)
Rare meuble de présentation
France
Circa 1867
Chêne naturel, amarante, émail, bronze doré
Hauteur: 332 cm ; Largeur: 200 cm ; Profondeur: 54 cm
Important meuble à deux corps en chêne naturel et amarante sculpté: la partie basse est constituée de quatre panneaux, deux concaves et deux ouvrants, richement ornés d’un décor floral en émail polychrome et bronze doré. Un large double tiroir supporte la partie supérieure ouvrant à deux portes vitrées, encadrées de colonnes détachées. L’ensemble est surmonté d’un fronton orné d’un médaillon sculpté en relief d’un buste féminin sur fond d’or.
Biographie
Henri-Auguste Fourdinois (1830-1907) : fils de l’ébéniste Alexandre-Georges Fourdinois qui fonda la maison du même nom en 1835. Henri-Auguste Fourdinois fut envoyé en formation auprès de l’architecte Félix Duban (1789-1870) avant d’être envoyé comme dessinateur chez l’orfèvre Morel à Londres puis chez le bronzier Paillard (1805-1886). En 1860, il rejoint l’atelier familial auquel il participe désormais. Peu après la Maison Fourdinois diversifiait sa production en ajoutant à l’ébénisterie et à la menuiserie la tapisserie, permettant ainsi à l’entreprise de créer des décors complets. Les talents de créateur d’Henri-Auguste Fourdinois portèrent alors l’entreprise au sommet de la création artistique de l’époque, brillant particulièrement à l’Exposition Universelle de 1867 à Paris, et fournissant le Mobilier de la Couronne et les grandes fortunes d’alors. Enrichi d’une très bonne connaissance de l’histoire de l’art, acquise au cours de sa formation initiale, Henri-Auguste Fourdinois su créer des meubles inspirés des styles passés les plus divers. Mais c’est sans aucun doute dans le style Renaissance qu’il excella le plus en créant des meubles au décor sculpté qui marquèrent ses contemporains, tel le meuble à deux corps en ébène sculpté présenté à Londres en 1862. Se retirant en 1887, Henri-Auguste Fourdinois liquida sa société et fini sa vie à Monaco en 1907.
Par la qualité d’exécution et l’extrême soin apporté à l’ornementation de son mobilier, H.-A. Fourdinois était particulièrement apprécié de Napoléon III et Eugénie, qui le chargèrent de meubler une grande partie des résidences impériales, telle la chambre à coucher de l’Appartement du Pape au château de Fontainebleau. Entre autres talents, Fourdinois avait en effet celui de savoir accorder son mobilier à l’opulence et au style des décors, l’amenant ainsi à devenir l’un des fournisseurs attitrés de l’impératrice Eugénie. Son travail minutieux fut permis notamment grâce au procédé de la marqueterie “en plein”, technique décorative mise au point par H.-A. Fourdinois lui-même, pour laquelle il déposa un brevet d’invention en 1864, lui assurant ainsi le monopole de son usage. Cette nouvelle technique diffère de la technique habituelle de marqueterie, par laquelle les différentes essences de bois, découpées en feuilles, sont assemblées en placage pour créer un décor. Pour la marqueterie “en plein”, le bois rapporté est solidaire de la structure du meuble dans laquelle il est incrusté profondément, permettant ensuite à l’ébéniste d’y sculpter ses ornements. Cette technique remarquable permet ainsi d’incruster dans les meubles des essences de bois, mais aussi d’autres matières telles que des pierres dures, de l’ivoire, de l’ardoise, etc.
Museologie
– Porte monumentale marquetée et ornée d’émail peint sur cuivre présentée à l’Exposition Universelle de 1878, conservée au Musée d’Orsay, Paris (Inv. DO 1980 1).
– Cabinet à deux corps en noyer incrusté de jaspe sanguin, de lapis-lazuli, d’ivoire et d’argent, conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris (Inv. 29921).
– Ameublement de la chambre à coucher de l’Appartement du Pape au château de Fontainebleau, conservé in situ.
– Psyché du cabinet de toilette de l’impératrice Eugénie au Palais de Saint-Cloud, conservé au Château de Compiègne.
Bibliographie
– « Sources et modèles d’un ébéniste au XIXe siècle: l’exemple d’Henri Fourdinois (1830-1907) », Olivier Gabet, in Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, Paris, 2003, p. 261-278.
– Marqueteries virtuoses au XIXe siècle, brevets d’invention, Marc Maison et Emmanuelle Arnould, Paris, 2012, p. 12-14 et 48-59.
– Croquis et commandes, Henri-Auguste Fourdinois, Fourdinois Rue Amelot Paris, 1855-1865.
– Nouveau recueil d’ameublement: meubles, sièges, lits, tentures, tapisseries, etc., Henri-Auguste Fourdinois, Librairies Imprimeries Réunies, 1890, Vol. I.
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