Ref. 1629

L’Escalier de Cristal

Créateur & Marchand-éditeur
(attribué à)

Pendule Japonisante

France
Circa 1890

Haut. : 45 cm ; Larg. : 24 cm ; Prof. : 15 cm

Rare pendule japonisante en bronze ciselé et doré de forme rectangulaire.
Elle est décorée en son centre d’une plaque en céramique peinte à décor fleuri de branches de chrysanthème rehaussé d’or sur fond crème, le tout serti dans un cadre en bronze doré sommé d’un dragon menaçant. Riche ornementation en bronze de motifs japonisants traités en ajours et entourant un buste de gardien protecteur.
Elle repose sur des doubles pieds réunis par une entretoise où figurent deux personnages du théâtre japonais vêtus en costumes traditionnels. Les heures et les minutes sont marquées par la tête et la queue d’un dragon articulé.

La réouverture des ports japonais pour le commerce avec l’Occident en 1853 vit arriver en France de nombreux objets japonais qui influencèrent la création artistique de l’époque. Mais curieusement le Japon n’est pas la seule origine de ce mouvement artistique connu sous le nom de Japonisme : en effet ce mouvement puise aussi son inspiration dans l’art chinois, suite notamment à la campagne militaire franco-anglaise de 1860 qui mena au pillage du Palais d’Eté de Pékin. Dès lors l’influence du Japonisme grandit et toucha successivement tous les secteurs de l’art : d’abord la peinture puis peu à peu le mobilier, les objets d’art et même la sculpture et l’architecture. Dès 1863, l’Impératrice Eugénie donnait le ton en constituant son musée chinois au sein du palais de Fontainebleau. La première participation du Japon à une Exposition Universelle, celle de 1867, renforça et confirma cet attrait pour l’Extrême-Orient. Par ailleurs la diffusion d’ouvrages d’ornements chinois et japonais permit alors le renouvellement de la décoration intérieure des demeures d’une clientèle avide de nouveautés.

L’Escalier de Cristal n’échappa pas à cette influence et proposa à son tour des produits d’inspiration japonaise. Pour cela, la célèbre maison collabora avec divers artistes tels Gabriel Viardot (1830-1906) ou Louis Majorelle (1859-1926) et adapta avec une grande liberté les motifs d’inspiration japonaise pour créer des œuvres tout à fait originales, privilégiant les petits objets décoratifs comme les plateaux, les pendules ou les vases, en bronze et émail.

Oeuvres en relation

 

 

 

 

Biographie

L’Escalier de Cristal, ancienne et célèbre maison parisienne, spécialisée dans la céramique et la verrerie, mais proposant également du mobilier, des bronzes d’art et d’ameublement, avait été reprise à partir de 1885 – jusqu’en 1923 – par les fils d’Emile Pannier qui constituèrent Pannier Frères, à l’angle des rues Scribe et Auber, à côté du nouvel Opéra.

Leurs créations d’inspiration extrême-orientale étaient entre autres grandement appréciées du public et de la critique. La maison remporta de multiples récompenses et médailles aux différentes expositions, dont la médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris en 1900.

Dans le domaine du mobilier influencé par l’Extrême-Orient, Majorelle de Nancy, Edouard Lièvre ou Gabriel Viardot collaborèrent également au succès des Frères Pannier. Certaines de leurs œuvres sont visibles dans les plus grands musées, tels que celui de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Musée d’Orsay ou le Corning Museum of Glass de New York.

La maison étant parfois propriétaire exclusive des modèles, ces meubles et objets décoratifs n’étaient souvent signés que par l’Escalier de Cristal, quelquefois à côté de la signature de l’artiste. Elle avait aussi un véritable rôle créateur en personnalisant ces œuvres par de superbes bronzes dorés, des plaques en émail cloisonné, des plaques de verre à décor japonisant ou incluant également des éléments japonais authentiques.