Victor Paillard
Victor Paillard (1805-1886) est à compter parmi les plus grands bronziers français de la seconde moitié du XIXe siècle. Il apprend la ciselure avec Denière, puis ouvre dans les années 1830 sa propre entreprise « de bronzes d’art et d’ameublement », installée n°105, boulevard Beaumarchais à Paris. Il fabrique d’abord des petits objets, puis des statuettes, des candélabres et des pendules, parfois de grandes dimensions. Il apparaît pour la première fois à l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1839 et travaille pour les plus grands sculpteurs, tels Pradier, Barye ou Carrier-Belleuse. Le succès ne se fait pas attendre, entre autres grâce aux Expositions Universelles de Londres en 1851 et 1862, et de Paris en 1855, 1867 et 1878, auxquelles il participe. Il y est célébré chaque fois pour la qualité de son travail. En exemple, John Burney Waring reproduit un miroir de Paillard dans son ouvrage de référence « Masterpieces of Industrial Art and Sculpture, 1862 (Plate 92) », réunissant les plus belles œuvres de l’Exposition Internationale de Londres. Paillard est alors récompensé d’une médaille, et la « qualité exceptionnelle de son travail » est citée dans tous les rapports de jurys. Fait Chevalier de la Légion d’honneur, Paillard qui emploie une centaine d’ouvriers propose à sa clientèle plus de quatre cents modèles en bronze. Il ne se contente pas de réaliser les modèles des autres sculpteurs, mais crée également les siens, comme en témoignent ses statuettes de jeunes enfants et de chérubins alors très prisés, qui ornent pendules, vases et torchères. Remportant un franc succès aux Expositions Universelles de 1862 et 1867, ces amours symbolisent d’après Burney Waring « le bonheur et l’innocence de l’enfance ».