Ref. 1984
F. Linke
Ebéniste et bronzier (1855-1946)
« Bureau du Roi »
Signé F. Linke
France
Circa 1890
Marqueterie, Bronze doré
Hauteur : 76,5 cm ; Longueur : 188,5 cm ; Profondeur : 96 cm
Grand bureau plat de style Louis XV décoré toutes faces, en placage de bois de satiné et palissandre souligné d’une élégante monture en bronze ciselé et doré. Il ouvre en ceinture à trois tiroirs ornés de nœuds, soulignés de filet en laiton et encadrés de bronzes moulurés et feuillagés. Les côtés sont centrés d’une grande guirlande de lauriers enrubannés. Le plateau, ceint d’une lingotière, est gainé d’un cuir doré aux petits fers.
Il repose sur quatre pieds cambrés aux chutes en forme de peau de lion et terminant par des enroulements feuillagés.
œuvre en relation
Notre bureau plat est une variante du Bureau du Roi, chef d’œuvre de l’ébénisterie française du XVIIIe siècle réunissant les techniques les plus abouties pour les mécanismes, la marqueterie et les bronzes dorés, commencé vers 1760 par l’ébéniste Jean-François Oeben et terminé par Jean-Henri Riesener (1734-1806) puis livré à Versailles en mai 1769 pour Louis XV. Transféré au garde-meuble en 1795, il fut envoyé au palais des Tuileries puis à Saint-Cloud, puis déposé au musée du Louvre en 1870. Il est depuis 1957 en dépôt au Château de Versailles, dans le cabinet d’angle du Roi (numéro d’inventaire OA 5444).
En 1786, un bureau plat réalisé par l’ébéniste Guillaume Beneman, le sculpteur Jean Hauré, et les bronziers Martin et Thomire, fut livré à Versailles pour aller de pair avec le Bureau du Roi d’Oeben. Contrairement à ce dernier, resté en France, et sur lequel le monogramme royal avait été remplacé par des médaillons en biscuit de Sèvres bleu et blanc à la manière de Wedgwood, le bureau de Beneman conservé dans les collections Rothschild de Waddesdon Manor en Angleterre (inv. 2575) a conservé le chiffre royal, deux L entrelacés. Présent dans le cabinet d’angle en 1792, il fut vendu en 1794 au citoyen Trousset avec la commode de la chambre du Roi et ses deux encoignures (conservées actuellement au château de Windsor), puis acquit par le baron Ferdinand de Rothschild.
Biographie
François Linke, né en Bohême (Tchécoslovaquie) en 1855, débuta comme ébéniste vers 1882 et exerça à Paris jusqu’à sa mort, en 1946, au faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, à l’apogée de sa carrière, il adjoignit même une succursale, place Vendôme. Il s’était spécialisé dans la fabrication de meubles de style Louis XV et Louis XVI, ambitieux tant par leurs dimensions que par leur somptueuse ornementation de bronzes, ce qui lui valut de nombreuses commandes dès la fin du XIXème s. Désirant aller au-delà des copies de style XVIIIème, Linke collabora avec le déjà célèbre sculpteur Léon Messagé et intégra les lignes sinueuses annonçant l’Art Nouveau, développant ainsi un style très personnel. L’un de ses grands succès fut remporté à l’Exposition Universelle de 1900, où le jury lui décerna la médaille d’or pour son bureau, dessiné par Messagé, en bois de violette, monté de bronzes d’esprit Louis XV. La « Revue artistique et industrielle » glorifia Linke en écrivant que son stand à l’Exposition était la plus grande démonstration jamais réalisée dans l’histoire du mobilier d’art.
Né en Allemagne, Jean-Henri Riesener (1734-1806) vient à Paris vers 1755 afin d’y accomplir sa future formation et entre dans l’atelier de Jean-François Oeben, lui-même immigré allemand. À la mort de celui-ci en 1763, il prit la direction de son atelier et épousa sa veuve, sœur de l’ébéniste Roger Vandercruse. Tant que Riesener n’eut pas sa propre maîtrise, il utilisa l’estampille de J.-F. Oeben. Reçu maître en 1768, il fut nommé « ébéniste ordinaire du roi » en 1774 et, pendant les années 1769 à 1784, fournit la cour et la famille royale en meubles fastueux de style néo-classique. Il est considéré comme l’un des meilleurs représentants du style Transition et acheva notamment en 1769 le célèbre secrétaire à cylindre de Louis XV, ou « bureau du Roi », commencé par Oeben neuf ans plus tôt.
Jean-François Oeben (1721-1763) est un ébéniste, originaire de Rhénanie, qui émigre à Paris vers 1740. De 1751 à 1754, il travaille au Louvre dans l’atelier de Charles-Joseph Boule, le plus jeune fils d’André-Charles Boule et attire dès cette époque l’attention officielle. En 1754, il reçoit le titre d’ébéniste du roi et obtient un atelier à la Manufacture des Gobelins, puis à l’Arsenal en 1756. Le roi et Madame de Pompadour sont ses plus importants clients. Créateur de formes et de décors, marqueteur et mécanicien, il invente le bureau à cylindre dont l’exemple le plus célèbre est le bureau du roi Louis XV. Son œuvre évolue du style Louis XV au style dit « à la grecque » des débuts du néo-classicisme. Il a pour élève de nombreux artistes, dont François Leleu et Jean-Henri Riesener.
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