Ref. 1941

A.-E. Carrier-Belleuse    

Sculpteur (1824-1887)   

H. Journet et Cie

Société des Onyx

Coupe aux Nymphes

Signée Carrier et H Journet et Cie, 24 bd des Italiens, Sté des Onyx et numérotée 2326

France
Circa 1878

Bronze doré et argenté, Onyx

Hauteur : 86 cm ; Diamètre base : 44 cm

Importante et rare coupe de forme circulaire en onyx rubané d’Algérie. Elle est soutenue par un tronc entouré de deux nymphes vêtues d’un drapé à l’antique en bronze argenté. Elle repose sur un socle mouluré en onyx finissant par quatre griffes en bronze doré jaillissant de têtes de lions ailés. 

Oeuvre en relation

Cette coupe, éditée par H. Journet et Cie d’après un modèle de A.-E. Carrier-Belleuse, est une variante du modèle présenté par Alphonse Pallu et Cie et Albert Carrier-Belleuse à l’Exposition Universelle de 1862, aujourd’hui conservée au Victoria and Albert Museum de Londres (Inv. 9070-1863).

Coupe Exposition Universelle Londres 1862 copie

 

Biographie

Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), surnommé le « Clodion du XIXème siècle », fut un sculpteur d’une exceptionnelle fécondité, traitant ses sujets décoratifs comme ses portraits avec la même rigueur naturaliste, pleins de charme et de vie. Il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1840, où il est l’élève de David d’Angers. Dès le début des années 1860 il connaît le succès avec ses sculptures présentées au Salon des Artistes Français. Son Messie, présenté au Salon de 1867, lui vaut la médaille d’honneur et la Croix de la Légion d’Honneur. Parmi les commandes officielles, la ville de Paris, cette « nouvelle » capitale, redessinée par les soins du Baron Haussmann, se pare de quelques-unes des plus belles œuvres de Carrier-Belleuse : l’Abondance du Pavillon de Flore au Louvre (1865), ou la somptueuse décoration du célèbre hôtel particulier de la Marquise de la Païva, situé avenue des Champs-Elysées. Mais c’est surtout avec les statues-torchères du grand escalier de l’Opéra de Paris (1873), récemment construit par Charles Garnier, que Carrier-Belleuse rencontre un immense succès auprès du public parisien. Dans le catalogue de l’Exposition Universelle de 1878, il est fait éloge de son travail, et l’on dit qu’on « vient même de Londres lui demander des modèles ». Ses nombreux bustes, groupes et allégories, ainsi que ses candélabres, vases et pendules, tous d’une ciselure remarquable, connurent sous le Second Empire un succès considérable.

La Compagnie des Marbres Onyx d’Algérie, créée par Alphonse Pallu (1808-1880) le 14 juin 1858 se réfère à l’exploitation de l’onyx, connu depuis l’Antiquité et redécouvert en 1849 dans la province d’Oran en Algérie par Del Monte, un marbrier. Elle ouvrit en 1863 un magasin au n°24 du Boulevard des Italiens à Paris. Au milieu des années 1860, le nom de la compagnie changea pour « G. Viot & Cie » and produisit à partir de modèles de sculpteurs renommés, tels Eugène Cornu, Albert Carrier-Belleuse (1824-1887) (Victoria & Albert Museum, Inv. 9070-1863), Charles Cordier (1827-1905)(Orsay, Inv. RF 2996) ou Louis-Ernest Barrias (1841-1905) (Orsay, Inv. RF 1409) des œuvres décoratives de grand luxe ayant pour particularité d’associer l’onyx au bronze, et parfois l’émail. Ils présentèrent ainsi sur leur stand à l’Exposition Universelle de Paris en 1867, une impressionnante paire de vases en onyx, bronze et émail avec leurs sellettes à figures d’éléphants (signée « G. Viot et Cie, Exposition de 1867, Eugène Cornu Inventeur » ; Catalogue Officiel de l’Exposition, groupe III, classe XIV, « meubles de luxe », n°65) qui admirée du jury, leur rapporta une médaille d’or (Rapports du Jury International, Exposition Universelle de 1867 à Paris, 1868, t. III, groupe III, classe XV, chapitre II, § 2, p°45 & 46). Vers 1873 Eugène Cornu devint le directeur de la Compagnie qui prit alors le nom de Société des Onyx d’Algérie E. Cornu et Cie.
Vers 1878, la société fut ensuite dirigée par H. Journet dont elle prit le nom. La société resta ouverte jusqu’au début du XXe siècle.

Bibliographie

LE ARTI DECORATIVE ALLE GRANDI ESPOSIZIONI UNIVERSALI 1851-1900, D. Alcouffe, M. Bascou, A. Dion-Tenenbaum, P. Thiébaut, Idealibri, Milano, 1988, p. 108

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