Ref. 390/0, 390/2, 794

Maison Meynard

Ébénisterie d’art
(1808-1889)

L.C. Sevin

Ornemaniste
(1821-1888)

F. Barbedienne

Bronzier
(1810-1892)

Rare ensemble de salle à manger néo-Renaissance

France
Circa 1878

Noyer, bronze doré, marbre brèche de St Maximin, marbre Campan vert et grand mélange.

Buffet : Haut. : 285 cm ; Larg. : 215 cm ; Prof. : 70 cm
Table (fermée) : Haut. : 76 cm ; Larg. : 170 cm ; Prof. : 120 cm / Rallonges (x 2) : Larg. : 45 cm ; Prof. : 120 cm
Desserte : Haut. : 180 cm ; Larg. : 215 cm ; Prof. : 65 cm
Chaises : Haut. : 114 cm ; Larg. : 48 cm ; Prof. : 45 cm

Ébénisterie attribuée à la Maison Meynard (1808-1889), Meynard Fils ; bronzes d’ornementation de Ferdinand Barbedienne (1810-1892) dessinés par Louis-Constant Sévin (1821-1888).

Salon-1902MD

Exposition : Maison Meynard, Frager successeur, Salon des industries du mobilier, 1902.

La Maison Meynard a exposé à l’Exposition universelle de 1878 une crédence néo-Renaissance à deux corps ornée de figures en bronze doré.

Ce rare mobilier de salle à manger Néo-Renaissance, par la maison d’ébénisterie Meynard est représentatif du goût pour les styles historiques dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Constitué d’un buffet de présentation monumental, d’une desserte, d’une table et de huit chaises, il est en noyer sculpté, orné de bronzes d’ornements du bronzier Ferdinand Barbedienne, probablement dessinés par Constant Sévin.

Ce mobilier est unifié par des motifs répétés : colonnes en marbre rouge brèche de St Maximin à chapiteaux en bronze doré, médaillons en bronze doré représentant des profils inspirés de la Renaissance, ceinture à godrons, mascaron de faune en bronze doré et vases cannelés à chapiteau ionique.

  • Buffet de présentation

Haut. : 285 cm ; Larg. : 215 cm ; Prof. : 70 cm

Important buffet à deux corps en noyer de style néo-Renaissance, composé en partie basse de quatre portes garnies de bas-reliefs en bronze doré, alternées de quatre colonnes détachées en marbre brèche de St Maximin à chapiteaux corinthiens.

Le corps supérieur ouvre, au centre, à deux battants ornés de bas-reliefs en bronze doré de Ferdinand Barbedienne, représentant deux nymphes, d’après celles sculptées par Jean Goujon en 1547 pour la fontaine des Innocents à Paris.

De part et d’autre, des termes en bronze doré gainés de marbre Campan et deux niches décorées de chutes de fruits soulignent la structure tripartite du meuble. L’ensemble est coiffé d’un fronton décoré d’un masque de faune en bronze doré qui se détache sur un fond de guirlandes de fruits sculptées.

Les mêmes ornements ornent cet argentier, assorti à l’ensemble. Il porte, à l’intérieur, une plaque gravée : « Meubles d’Art / Mson Meynard / Frager Succr / 50 Fg St Antoine / Paris / Sieges & Tentures » (Christie’s Paris, 2 juillet 2008)

  • Meuble desserte

Ce meuble-desserte comporte une partie basse tripartite scandée par des colonnes en marbre en bronze doré. La partie centrale, à vitrine, est encadrée de deux vantaux ornés de médaillons en bronze doré dans le style de la Renaissance Florentine. Supportant le plateau, une ceinture à motif de godrons renferme trois grands tiroirs à poignées en bronze.

La partie supérieure se décompose en trois panneaux : au centre, un motif en bronze doré, encadré par deux niches latérales abritant deux statuettes en ronde bosse en bronze doré.

Ce sont deux femmes drapées à l’antique tenant l’une une palme, l’autre une corne d’abondance. Deux chimères sculptées ferment la composition sur la tranche. Le tout est surmonté par un fronton semi-circulaire sculpté d’un mascaron de faune en bronze doré.

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Statuette en bronze ornant une crédence néo-Renaissance de Meynard. Identique à celle utilisée pour notre desserte, elle est attribuée à F. Barbedienne. Dans L’art et l’industrie de tous les peuples à l’Exposition universelle de 1878.

 

 

  • Table de salle à manger et ses chaises

Cette table de salle à manger, à rallonges, présente un plateau en noyer soutenu par une ceinture godronnée.
Le piétement, richement sculpté, repose sur quatre forts pieds à consoles terminés par des griffes de lion, doublés par des colonnes en marbre à chapiteau en bronze doré. Les pieds sont reliés par une entretoise portant trois balustres cannelés et deux vases à chapiteau ionique.
Huit chaises complètent cette salle à manger en noyer néo-Renaissance. L’assise repose sur quatre pieds reliés par une entretoise : les pieds antérieurs sont à balustre et chapiteau, les pieds postérieurs à section carrée.
Le dossier est richement sculpté et encadré de colonnes à chapiteaux. Le bas du dossier est sculpté d’ornements végétaux découpés à jour. La traverse supérieure est surmontée d’un fronton en bois sculpté orné d’un cabochon central en marbre poli.

Biographies

Établie au 50 faubourg Saint-Antoine, la Maison Meynard fut créée en 1808 par Guillaume Meynard. La maison devint célèbre sous le nom de Meynard Père et Fils lorsqu’en 1833, Guillaume-Mathieu, l’aîné des enfants de Guillaume Meynard le rejoignit. Son père laissa son fils gérer seul l’entreprise familiale à partir de 1848. Guillaume-Mathieu fut rejoint par son fils Léon-Guillaume en 1866. La Maison s’appelait alors Meynard et Fils. Sous ce même nom, Léon-Guillaume, représentant alors la troisième génération, prit la direction à partir de 1873 jusqu’en 1889 où il la vendit à Eugène Frager, ébéniste associé à la maison. Après avoir

remporté de nombreuses récompenses tant aux Expositions des Produits de l’Industrie qu’aux Expositions universelles (Meynard obtient une Médaille d’Or à Paris en 1878), l’entreprise d’ameublement et de décoration perpétuait avec Frager l’excellence de la maison Meynard en remportant encore à Paris une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1889. Les ouvrages consacrés aux Expositions universelles de 1878 ou de 1889 accordent aux productions de la Maison Meynard, puis Frager, une attention toute particulière avec une abondante illustration.

Louis-Constant Sévin (1821-1888) créa  des objets d’orfèvrerie pour des maisons renommées comme Denière et Froment-Meurice, avant de travailler dès 1855 chez Ferdinand Barbedienne comme sculpteur-ornemaniste. L’œuvre de Sévin est considérable, il dessina des bronzes d’ameublement pour l’hôtel de la Païva et se fit remarquer à l’Exposition de Londres en 1862. L’objet le plus extraordinaire créé par Sévin pour Barbedienne, fut une horloge monumentale en bronze doré de style Renaissance, qui lui valut une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1878.

Ferdinand Barbedienne (1810-1892) créa et dirigea à Paris l’une des plus importantes fonderies d’art du XIXe siècle. En plus de sa propre production, il travailla pour les sculpteurs les plus renommés comme Clésinger, ou Carrier-Belleuse. Dans ses catalogues illustrés, figuraient des produits très divers tels que des bustes, de la sculpture ornementale (pendules, candélabres, appliques…) ou encore des bronzes destinés à l’ameublement comme l’illustre notre mobilier. L’ensemble de sa production fut toujours hautement remarquée et sa personne constamment honorée par la critique contemporaine, notamment en le comparant, à l’Exposition Universelle de 1878, à « un prince de l’Industrie et au roi du bronze ».

Bibliographie 

L’art et l’industrie de tous les peuples à l’Exposition universelle de 1878, Paris, Librairie illustrée, 1878.

– Émile Bergerat, Les chefs-d’œuvre d’art à l’Exposition universelle 1878, Paris, Baschet, 1878.

Exposition universelle de 1878, Rapport sur les bronzes d’art, Groupe III, Classe 25.

– P. Joanne, Paris-Diamand, Paris, Hachette, 1882, p. 5.

– Eugène Monod, L’Exposition universelle de 1889. Grand ouvrage illustré, encyclopédique, descriptif, Paris, E. Dentu, 1890, t. III.

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