ref. 1825

E. Ceccarelli

Sculpteur
(1865-1927)

« Giuditta »

Italie
Circa 1900

Signée Prof. E.Ceccarelli

Porte le cachet « Galeria Artistica-Perù 134- S.C Reguan »

Bronze patiné, Marbre de Carrare avec rehauts dorés

Hauteur de la statue : 166 cm ; Largeur : 85 cm ; Profondeur : 57 cm;  Hauteur avec le socle : 258 cm ;

Importante statue féminine en bronze à patine brune et marbre blanc de carrare représentant Judith. La jeune femme tient dans ses mains de marbre, tendus au-dessus de sa tête, un cimeterre dans son fourreau, prête à l’en sortir. L’arme dispose d’une poignée décorée d’un lion stylisé surmontant la garde, ornée d’un scarabée égyptisant aux ailes déployées.
Le visage, en marbre blanc, aux traits affectionnant une certaine douceur, les yeux mi-clos baissés vers le spectateur, est coiffé de deux nattes se rejoignant à l’arrière de la tête, l’ensemble ceint d’un bandeau orné de piastres dorés. La libératrice, affectant un léger déhanchement, est vêtue d’une tunique ample et d’un drapé à l’antique, en bronze, agrémentés d’une ceinture ornée d’un scarabée aux ailes déployées. Le bas de la tunique à décor végétal stylisé laisse dépasser ses sandales.
La sculpture repose sur un socle en marbre rouge de Vérone, l’ensemble étant installé sur une colonne cannelée en serpentine de Florence à plateau rectangulaire et base circulaire moulurée.

Bien qu’aucune figure masculine n’y soit associée à notre connaissance, le thème de cette œuvre symboliste est celui de Judith et Holopherne. En effet, Judith, jeune veuve d’une extraordinaire beauté, voulant sauver sa ville assiégée par le général assyrien, décide de le décapiter après l’avoir charmé et enivré. La figure de Judith associe dans notre sculpture plusieurs éléments stylistiques issus du bassin méditerranéen tels qu’un scarabée égyptien, un cimeterre ottoman, un bandeau caucasien, une tunique d’inspiration grecque est sculptée avant la mise à mort du général, dans une attitude de recueillement. C’est ainsi que cette évocation, stimulant notre imagination, nous invite à un voyage à travers les civilisations.

Travaillant principalement le marbre, Ezio Ceccarelli s’aventure cependant à la réalisation d’œuvres en bronze et en plusieurs matériaux à l’image de notre sculpture, « Giuditta» circa 1900 ou de cette tête féminine casquée, circa 1905. Par ailleurs, dans cette dernière, on y retrouve ces yeux mi-clos dans une attitude intériorisée, apportant une grande délicatesse et plénitude au visage idéalisé, principe également présent dans le buste de l’Ecce Homo de 1899. Cet engouement pour les sculptures polychromes et le mélange des matériaux est à rapprocher des recherches du sculpteur Louis-Ernest Barrias (1841-1905) en France dont sa célèbre « La Nature se dévoilant » de 1899 et conservée au Musée d’Orsay, dans une volonté de renouer avec les découvertes archéologiques sur la polychromie des sculptures de la Grèce antique ou afin de rivaliser esthétiquement avec leur sculpture chryséléphantine.

œuvres en relation

H2725-L18960369

Buste de femme, E. Ceccarelli, circa 1905, collection privée

Biographie

Ezio Ceccarelli (1865-1927), né à Montecatini Val di Cecina, est un sculpteur italien qui débuta son apprentissage à l’Académie de Rivalta et Bortone situé à Florence, ville qu’il affectionna particulièrement, devenant par la suite lui-même professeur à l’École Artistique Industrielle de Volterra. Outre cette activité d’enseignant, il créa un atelier de sculpture à Florence, y accueillant aussi bien des élèves que des collaborateurs. Fort de cet atelier et de la reconnaissance en résultant, il participa à de nombreux concours dont celui de la statue du roi Carlo Alberto à Rome, recevant le premier prix Curlendese à Bologne en 1899 et surtout il remporte la médaille d’or avec sa statue Ecce Homo au concours grégorien à Rome. Par ailleurs, sa virtuosité et sa renommée traverse largement les frontières, grâce à sa participation à de nombreux concours internationaux à l’image de ceux de Liège, Copenhague et Athènes notamment. Il représente l’Italie lors de l’Exposition Universelle de Paris, expérience qu’il réitère en 1904.

Fort de ce succès il réalisa ou dessina plusieurs sculptures civiles pour des villes italiennes notamment dont un Garibaldi pour la ville de Massa en 1905, un Carlo Montanari à Verone et un Christophe Colomb à La Plata en Amérique du sud.

Museographie

En décembre 2004, l’exposition « Deux sculpteurs et un monument » s’est tenue au Palazzo Ducale de Massa, consacrée à la restauration du monument à Garibaldi de Massa, modelé par Ezio Ceccarelli et exécuté en 1906 par Fernando Tombesi dans le célèbre atelier Cuturi de Massa.

Outre ses statues publiques, une sculpture intitulée « L’Ange de la Mort » est conservée à la Galerie des Offices.

Bibliographie

A.Panzetta, Dizionari Degli Scultori Italiani Dell’Ottocentento, Torino, éd. Umberto Allemandi, 1994.

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