ref. 1508/30

F. Duvinage

(1823-1876)

A. Giroux

Editeurs de mobilier et d’objets d’art
(Maison active de 1799 à 1885)

Rare écritoire Japonisant

Signé FD Bté

La présence de la signature de Ferdinand Duvinage (FD Bté pour « Ferdinand Duvinage Breveté ») nous permet de dater précisément notre écritoire, entre 1874, année du dépôt du brevet, et 1876, année de son décès.

France

Haut : 10,5 cm ; Larg : 33 cm ; Prof : 26 cm

Ecritoire japonisant, réalisé en marqueterie de poirier teinté, d’ivoire et de filets de cuivre, à motifs d’oiseau et de branches fleuries.
Il ouvre en partie haute pour révéler un intérieur en bois de violette, comprenant un plumier et deux encriers en cristal à couvercle en cuivre. La partie basse à abattant formant pupitre est recouverte d’une feutrine rouge et se rabat pour dévoiler un compartiment pour ranger les lettres.

Biographie

Alphonse Giroux et Cie, célèbre magasin de tabletterie et de curiosités situé à Paris, 7 rue du Coq-Saint-Honoré, dont l’activité s’étend du Consulat à la fin du Second Empire. Cette entreprise est créée par François-Simon-Alphonse, puis dirigée à partir de 1838 par ses deux fils Alphonse-Gustave (1810-1886) et André (1801-1879). C’est à l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1834, que la maison Giroux, spécialisée dans la fabrication d’objets raffinés, obtient une médaille d’argent. Louis XVIII, puis Charles X se fournissent en cadeaux chez Giroux pour « les Enfants de France ». Exécutant peu à peu des petits meubles, ils apparaissent pour la première fois en 1837 sous la rubrique « Ebénistes » dans l’Almanach de Paris. Cependant, c’est Alphonse-Gustave qui donne véritablement de l’expansion à leur activité, comme en témoigne le rapport du jury de l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1839, le récompensant d’une Médaille d’argent. Il figure alors au 1er rang des commerces de luxe. A. Giroux participe à l’Exposition Universelle de Paris en 1855, où il présente un bonheur-du-jour en tilleul, sculpté d’un décor naturaliste luxuriant, et que l’impératrice Eugénie achète pour son palais de Compiègne. A. Giroux transfère en 1857 sa boutique 43, boulevard des Capucines et y exerce jusqu’en 1867, date à laquelle il cède sa maison et son enseigne à son cousin Ferdinand Duvinage et Harinkouck.

Dès 1863, Ferdinand Duvinage (1823-1876) tient un magasin de tableaux et d’éventails. En 1867, il s’associe avec Alphonse Giroux en reprenant le commerce du boulevard des Capucines. Cette association lui permet d’apposer la marque « Maison Giroux Paris » puis « Ancienne Maison Giroux » sur les montures de ses réalisations. Le 6 mai 1874, Ferdinand Duvinage dépose un premier brevet pour « un genre de marqueterie de mosaïque à cloisonnement métallique pour meubles et objets d’art ». Ce brevet déposé par Duvinage est réellement original. Le procédé qu’il invente consiste en « la réunion combinée de l’ivoire comme fond, du bois, teint ou exotique, pour les dessins ou ornements, et du cuivre ou autre métal pour cloisonner les fragments d’ivoire ». L’ivoire est destiné à former le fond et est donc évidé pour « loger la mosaïque en bois » et les fils de cuivre. Ceux-ci, le plus souvent, figurent les branchages et les tiges des éléments végétaux. Le premier brevet est complété par deux additions. En effet, en février 1876, Duvinage imagine de remplacer l’ivoire par un bois imitant « l’ivoire jauni par le temps », en l’occurrence le buis. Quelques mois plus tard, en novembre 1876, il propose d’enrichir encore la décoration des meubles et objets en ivoire cloisonné en rajoutant des « appliques en métal ou autres matières représentant des oiseaux, animaux, arbustes, fleurs, feuillages, fruits, etc., avec incrustations de perles ou pierres précieuses ». Ce type d’ornementation est cependant assez peu présent dans l’oeuvre de Duvinage ; la plupart du temps, ses productions se cantonnent à la technique décrite dans son premier brevet, sans éléments en saillie. Les décors sont toujours liés à la nature, avec le plus souvent des oiseaux ou des éléments végétaux, dans un style japonisant. En 1876, Rosalie Duvinage, appelée « la veuve Duvinage », reprend l’affaire à la mort de son mari et prend un brevet d’invention en 1877 pour un style de marqueterie d’inspiration japonisante, permettant d’ajouter au précédent brevet un décor de nacre. On ne connaît à ce jour, aucun meuble, objet ou panneau portant un décor de nacre. Les œuvres issues de cette technique de marqueterie furent exposées à l’Exposition Universelle de 1878 (D. Kisluk-Grosheid, ‘Maison Giroux and its ‘Oriental’ Marquetry Technique’, Furniture History: The Journal of The Furniture History Society, 1998, Vol. 34). La veuve Duvinage cesse son activité en 1882. Reprise par A. Philippe et E. Arnut de 1883 à 1884, l’ancienne maison Giroux cessera toute activité en 1885.

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