Ref. 1362 & 1159

F. Barbedienne

Bronzier (1810-1892)

Paire de Lampadaires néo-Grecs

France
Circa 1860

Signés F. Barbedienne

Hauteur sans/avec abat-jour : 168/185 cm ; Base : 43 x 43 cm

Belle paire de lampadaires néo-Grecs en bronze à double patine, composés de lampes de forme cylindrique, décorées sur la panse d’une frise tournante représentant des femmes vêtues à l’antique tissant et filant, surmontées d’abat-jours à pans coupé en soierie plissée rouge à galon doré.
Elles sont posées sur des sellettes d’où pendent de fines chaînettes rattachées au fût élancé décoré de feuilles et fleurs stylisées et reposant sur une base tripode ornée de grandes palmettes et finissant en pattes de lion.

Le répertoire stylistique utilisé ici, composé notamment de palmettes et de femmes vêtues à l’antique, évoque l’Antiquité grecque, tout comme la réutilisation de formes de mobilier et d’objets comme les trépieds et les vases antiques. La redécouverte au XVIIIe siècle des vestiges archéologiques de Pompéi et d’Herculanum ont permis aux artistes de toute discipline de s’inspirer de l’Antiquité tout en la réinterprétant. L’engouement ne faiblit pas et, au XIXe siècle, de nombreuses personnalités aménagent leurs intérieurs avec du mobilier néo-Grec, comme ce fut le cas pour la Maison Pompéienne construite en 1856 par l’architecte Alfred Normand (1822-1909) pour le Prince Napoléon, ou encore l’impératrice Eugénie qui acheta à la Maison Barbedienne des sellettes inspirées de trépieds antiques. 

Sellette pompéienne appui-doc copie

Modèle de sellette présenté par la Maison Barbedienne lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1855. A cette occasion, l’Impératrice Eugénie l’achète pour son cabinet de toilette du château de Saint-Cloud. Ce modèle plut tellement à l’Impératrice qu’elle en commanda deux autres paires en 1858 pour ses boudoirs des palais de Compiègne et de Fontainebleau.

IMG_20230427_181546 copie

Photo montrant un lampadaire similaire aux nôtres dans la chambre de l’Impératrice Eugénie au Château de Compiègne (Oise), in Architecture intérieure et Décoration en France des origines à 1875, Jean Feray, Editions Berger-Levrault, 1988, p. 355

Biographie

Né en 1810, mort à Paris en 1892, Ferdinand Barbedienne créa et dirigea l’une des plus importantes fonderies d’art du XIXème siècle. En plus de sa propre production, il travailla pour les sculpteurs les plus renommés comme Barrias, Clésinger ou encore Carrier-Belleuse.
Déjà saluée par deux grandes médailles (Council medals) à l’Exposition Universelle de Londres en 1851, la maison Barbedienne remporte à l’Exposition Universelle de 1855 à Paris, une grande médaille d’honneur et onze médailles de coopérateurs récompensant, notamment ses ciseleurs comme Désiré Attarge (c.1820-1878). Celui-ci remporte d’ailleurs le Prix Crozatier en 1862, prix destiné à récompenser le meilleur ciseleur de France, qui lui est à nouveau décerné en 1864. D. Attarge est de nouveau récompensé à l’Exposition universelle de 1867 par une médaille d’argent en tant que collaborateur de F. Barbedienne. L’éloge du jury est alors explicite : « Il est impossible de montrer plus de goût dans la composition et plus de maestria dans l’exécution de ces feuilles et de ces fleurs élégantes, repoussées sur la pièce avec un très grand relief et ciselées avec une délicatesse extrême ». Les succès rencontrés par la maison Barbedienne dans les Expositions Internationales lui valent de nombreuses commandes officielles, comme celle de fournir vers 1860 les bronzes d’ameublement pour la Maison pompéienne du Prince Jérôme Napoléon, avenue Montaigne à Paris.
L’ensemble de la production de F. Barbedienne fut toujours hautement remarqué et sa personne constamment honorée par la critique contemporaine, notamment en le comparant, à l’Exposition Universelle de 1878, à “un prince de l’Industrie et au roi du bronze”. Le catalogue de l’Exposition n’hésitait d’ailleurs pas à considérer Barbedienne comme la figure emblématique des bronziers du XIXème siècle. Sa gloire ne tarit pas avec les années, puisqu’à l’Exposition Universelle de 1889, les critiques remercièrent Barbedienne de servir de maître aux autres bronziers, par la qualité toujours exemplaire de ses bronzes.

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