ref. 699

M. Liénard

Sculpteur-Dessinateur
(1810-1870)

G. Grohé

Ebéniste
(1808-1885)

Exceptionnelle console

Signé Grohé à Paris

France

Haut. : 103 cm ; Long. : 150 cm ; Prof. : 50 cm

console 1844 -4Médaille d’Or à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1844
(Reproduite in Musée des Familles, Lectures du Soir, t. XI, juillet 1844, p° 317)

 

Rare console Napoléon III en ébène et bronze doré. Ceinture à filets de cuivre, ornée de rosaces en feuilles et glands de chêne, surmontée d’un large bandeau à motifs de lambrequins, volutes et coquilles. Cartouche central en forme de cœur agrémenté de rocailles et de roses. Surmonté d’un plateau en marbre griotte rouge. Jambages richement ornementé de bronze, représentant deux jeunes tritons ailés en atlantes, à motif de balustre, chutes de fleurs, feuillages, guirlandes et masques feuillus. Noix centrale ornée de rubans, masques féminins et bouquets naturalistes. Base ornée d’un tore à motif alternant oves, feuilles d’acanthe et fleurettes. Miroir de fond reflétant l’ensemble du décor. Reposant sur des pieds boule.

Biographie

Michel Liénard (1810-1870), à qui l’on attribue le dessin des bronzes de cette magnifique console, collabora de manière régulière avec Guillaume Grohé, de 1839 à 1855 environ. De nombreux dessins conservés à la Bibliothèque nationale, ainsi qu’à la Bibliothèque des Arts Décoratifs à Paris, nous permettent de rapprocher cette console des autres productions de Grohé en association avec Liénard (Deuxième Album Liénard, dessin CD 4132-126, et Collection Maciet, vol. 344,6, Bibliothèque des Arts Décoratifs, Paris). Parmi ses commanditaires, on compte l’orfèvre François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855) et le facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899). Ce dessinateur et sculpteur de grand talent fut décoré de la Légion d’honneur en 1851.

Guillaume Grohé (1808-1885) né dans le Grand-Duché de Hesse-Darmstadt vint vers 1827 s’établir à Paris. Avec son frère Jean-Michel, il dirigea à Paris au 30 rue de Varennes la maison « Grohé Frères », proposant du mobilier et des objets d’art et présenta avec succès des œuvres à l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1834 qui lui valurent une mention honorable. Sa réussite fut autant rapide que considérable. Il remporta une médaille d’argent en 1839 et une médaille d’or à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1844. Il obtint la Légion d’honneur en 1849, et fut ensuite promu au rang d’officier. En 1861, son frère se retira des affaires, laissant Guillaume seul à la tête de l’entreprise. N’ayant pas de successeur, l’entreprise cessa son activité en 1884. Devenu en quelques années l’un des principaux ébénistes de son époque, Guillaume Grohé fut naturellement nommé Fournisseur des maisons royales et impériales : pour le roi Louis XVIII (Console de style Louis XIV, Exposition Nationale de 1844 ; Meuble en ébène de style Renaissance, 1844), pour le roi Louis-Philippe (Commode-secrétaire en palissandre, 1839, conservée au musée du Louvre), pour l’empereur Napoléon III (Salle à manger en acajou au palais de Saint-Cloud, 1855 ; nombreux meubles en acajou au palais de Compiègne et au palais de Fontainebleau, 1859), et après 1862, pour la reine Victoria. Spécialisé dans la fabrication du meuble de style, le duc d’Aumale lui confia l’ameublement du château de Chantilly, et Mme Pelouze, celui du château de Chenonceaux. Grohé participa brillamment et fut à plusieurs reprises membre du jury aux Expositions Universelles. D’après le rapport du jury de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Grohé y est décrit comme étant « le maître incontesté de l’ébénisterie moderne, on a épuisé à son égard toutes les formes de l’éloge, comme il a épuisé toutes les séries de récompenses ». Maxime Boucheron cite enfin dans un article du Figaro en 1884 que « Grohé fut un véritable grand maître de l’ébénisterie artistique du XIXe siècle. Une carrière de plus de cinquante années a rempli nos musées, nos palais nationaux de chefs-d’œuvre incomparables. Il a assuré la prépondérance du goût français dans l’ameublement de luxe ».

Œuvres en relation

Cette console, caractéristique du Second Empire, est à rapprocher d’une grande armoire-bahut en palissandre et ébène, exécutée par G. Grohé pour le salon des Guise à Chantilly (Musée Condé, Chantilly).

Bibliographie

Musée des Familles, Lectures du Soir, t. XI, juillet 1844, p° 317

Collection Maciet, vol. 344,6, Bibliothèque des Arts Décoratifs, Paris.

Deuxième Album Liénard, dessin CD 4132-126, Bibliothèque des Arts Décoratifs, Paris.

L’Ameublement moderne par MM. Prignot,Liénard, Coignet et plusieurs autres artistes spéciaux, 2 vol.,Charles Claesen, Paris, 1876.

P. Liénard, A. Doussamy, Portefeuille de Liénard : motifs inédits applicables aux arts industriels et somptuaires choisis et mis en ordre par MM. Liénard et Doussamy, sculpteurs, Charles Cklaesen, Paris, s.d.

Les ornemanistes du XIXe siècle. Compositions d’ornements par Feuchère, Liénard, etc., Ducher et Cie, Paris, s.d.

M. Liénard, Specimens de la Décoration et de l’Ornementation au XIXe siècle, 3 vol., Charles Claesen, Liège, 1866.

D. Alcouffe et alii, « Un âge d’or des Arts Décoratifs », Grand-Palais, Paris, 1991.

B. Liénard, Motifs ornementaux : motifs et décors du XIXe siècle, Auxerre, H. Vial, 2003.

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